Claudie Soyer

Architecte & Design d’Espace

Interview réalisée par Anaïs, étudiante en Lettres à l’Université d’Angers.

« Un mot pour définir mon métier ? « Formidable ».

Comment ne pas partager l’enthousiasme d’une professionnelle aussi épanouie dans sa carrière ? Claudie Soyer, architecte en freelance et enseignante en design d’espace, compare son métier à « un éventail d’arts des humanités ». 

Comptable de formation mais passionnée depuis toujours par le dessin, Claudie a ensuite suivi un cursus de six ans à l’Ecole Boulle et de deux ans aux Beaux-Arts, à Paris. Après un stage en architecture, elle devient indépendante dès 1987, une année qui aura marqué sa vie. Grandes villes de France, Etats-Unis, Antilles, Indonésie, Afrique du Nord… Claudie voyage beaucoup afin de s’enrichir des différentes cultures d’architectures. « C’est à Miami que les professionnels sont les plus réglos. » En effet, la diversité du métier induit la vigilance : « On ne tombe pas toujours sur des enfants de chœur, je l’ai appris à mes dépens. » La prudence n’empêchant pas la confiance, Claudie travaille en collaboration avec une jeune enseignante en arts plastiques. En ce moment, elles préparent ensemble l’extension d’une grande maison et la construction d’une école de surf. Claudie prévoit également de se consacrer un jour au design d’objet. « Mon défis quotidien : surprendre. Et aussi me surprendre moi-même. »

Depuis que Claudie a rejoint l’EEGP, elle encourage ses élèves à jouer avec les siècles et avec les cultures pour développer la richesse de leurs créations. Du reste, elle redécouvre toujours davantage le plaisir de rassembler les différents styles de chacun afin de former une unité : chacun apporte sa propre individualité tout en s’efforçant de l’harmoniser avec le groupe. Le travail en équipe et la recherche des besoins du client s’apprennent dès les cours de première année. « Le design d’espace ne requiert pas seulement des compétences techniques, mais aussi une capacité d’écoute et de respect de la demande du client, qui lui ne saura pas toujours l’exprimer. C’est une démarche psychologique, qui nécessite d’aimer écouter et partager. »

Claudie aime la vie avant tout, et rien ne la rend davantage heureuse que la satisfaction des plaisirs simples, les parenthèses enchantées permettant d’échapper à l’allure ardente du monde. « J’aime saisir les instants éphémères et merveilleux. Je me souviens de ma rencontre avec Claude Taittinger : j’étais assise à ses côtés lors d’un dîner, et il m’a expliqué en toute simplicité mais avec une éloquence sublime toute l’histoire du vin qui nous était servi. Il a immortalisé l’atmosphère de l’instant uniquement par ses paroles et par sa prestance. J’ai vu la grande classe du personnage, et je ne l’oublierai jamais. »